Pourquoi le Palais Galliera s’intéresse-t-il à l’année 1997 ?

Dans le salon d’Honneur du Palais Galliera, l’exposition débute avec les défilés de prêt-à-porter de la saison printemps-été 1997, présentés comme toujours plusieurs mois à l’avance. En octobre 1996, Martin Margiela s’attèle à mettre en évidence les différentes étapes de conception d’un vêtement en les épinglant sur des gilets inspirés des mannequins Stockman. Le public peut ainsi avoir la sensation d’en savoir plus sur les coulisses des ateliers de production, sans y mettre un orteil !

L’autre événement, c’est celui de la marque japonaise Comme des Garçons, qui présente la collection « Body Meets Dress, Dress Meets Body ». Sa directrice artistique Rei Kawakubo a l’idée de faire pointer sous les vêtements des formes et des protubérances : « Je maintiens que de voir des vêtements expérimentaux constitue, pour chacun, une sorte de libération mentale. » Autrement dit, il s’agit d’oser échapper à la banalité comme aux normes des canons féminins. Un an plus tard, Rei Kawakubo crée dans cette veine les costumes du ballet Scenario de Merce Cunningham.

Le créateur tout-terrain Jean-Charles de Castelbajac, bien connu des Parisiens qui voient ses dessins à la craie partout sur les murs de Paris, est célèbre depuis la fin des années 70 pour ses créations de prêt-à-porter colorées et fantaisistes. En août 1997, il défraie la chronique en devenant le tout premier créateur de l’histoire à habiller… le pape ! Et près de 5500 officiants, à l’occasion de la douzième édition des Journées mondiales de la jeunesse, qui rassemblent 1 200 000 catholiques. Jean-Paul II salue le travail du créateur, qui « utilisé la couleur comme ciment de la foi ».

Un mois plus tard, c’est au tour d’Alexander McQueen d’attirer l’attention : il habille Björk pour la couverture de son album culte Homogenic.