Portrait d’un lieu : le musée Zadkine, une parenthèse d’art

Le musée Zadkine se visite au fond d’une petite allée donnant sur la rue d’Assas. Ses voisins ? Le jardin du Luxembourg, majestueux havre de verdure, mais aussi de grandes universités, comme les facultés de droits et de pharmacie, l’Institut d'Art et d'Archéologie, le lycée Montaigne…

Cette atmosphère studieuse ne saurait faire oublier que nous sommes ici à la lisière du quartier de Montparnasse, où de très nombreux artistes venus de toute l’Europe (Chaïm Soutine, Amedeo Modigliani), d’Asie (Tsugouharu Foujita, Zao Wou-Ki) et d’Amérique (Man Ray) ont élu domicile au début du XXème siècle.

La maison-atelier Zadkine se trouve d’ailleurs à une dizaine de minutes à pied de celle d’Antoine Bourdelle, qui vient de rouvrir ses portes après plusieurs mois de travaux de restauration. Toutes deux sont dotées de superbes jardins de sculptures ; celui du musée Zadkine offre une pause charmante de beauté et de calme, au milieu des œuvres et des arbres.

Arrivé en France en 1909, le sculpteur d’origine russe Ossip Zadkine (1888-1967) trouve cette maison en 1928, après (entre autres) un passage par La Ruche, célèbre réunion d’ateliers d’artistes du 15^ème arrondissement ; il tombe immédiatement amoureux des lieux et y reste jusqu’à sa mort.

Il y vit et travaille avec sa compagne, également artiste, Valentine Prax. C’est elle qui choisit de léguer leur maison bien aimée, et tout un fonds de sculptures, peintures et œuvres graphiques, à la Ville de Paris. L’esprit des lieux y est parfaitement conservé, puisque l’ancien atelier du sculpteur, haut de plafond et inondé de lumière grâce à de grandes verrières, a été soigneusement préservé. Dans le jardin, différentes sculptures témoignent de son travail de commandes pour l’espace public (en sortant, rendez-vous au 232 boulevard Raspail, place Saint-Germain-des-Prés ou encore au 45 quai d’Orsay pour admirer ses bronzes La Naissance des Formes, Prométhée et Le Messager).

Les salles du musée Zadkine accueillent une exposition temporaire par an et, un accrochage renouvelé chaque année de la collection permanente. Dans le jardin, quelques sculptures prennent le soleil et la pluie depuis des années. Parmi elles, Rebecca ou La Grande Porteuse d’eau (1927) a été fondu en bronze d’après une sculpture en bois de Zadkine, et témoigne à merveille de la synthèse des formes et de la relecture des mythes antiques qu’opérait volontiers le sculpteur : très verticale, la figure n’en demeure pas moins sensuelle, un bras levé au-dessus d’un visage tendre. À voir également, les formes libres et dansantes de La Forêt humaine (1957-1958), où corps et végétaux fusionnent avec onirisme.

À noter pour les prochaines semaines : depuis le 9 mai, un nouvel accrochage des collections sera proposé. Le musée participera également à la manifestation « Rendez-vous aux jardins » le 4 juin. En partenariat avec la bibliothèque Malraux, des lectures (pour enfants mais aussi pour adultes) y seront proposées cet été. Côté exposition temporaire, il faudra attendre le mois de novembre pour approcher de près l’œuvre sculpté de Chana Orloff - dont l’atelier se visite lui aussi, à deux pas du parc Montsouris.

Le musée Zadkine ne possède pas de café, mais un petit coin librairie, qui propose quelques ouvrages sur l’artiste et sur les expositions temporaires autrefois organisées entre ces murs. À emporter juste en face, dans le jardin du Luxembourg, où quelques buvettes et les emblématiques chaises en métal vert offrent une pause de choix.

Musée Zadkine

100 bis, rue d'Assas - 75006 Paris

Téléphone :

01 55 42 77 20

Mail :

musee.zadkine@paris.fr

Horaires :
Ouvert du mardi au dimanche de 10h à 18h

Accès :

En métro Notre-Dame des Champs (ligne 12), Vavin (ligne 4)
En RER Ligne B : Port-Royal
En bus Lignes 83, 38, 82, 91, 68, 58
En Vélib’  90 rue d'Assas, 13 rue Michelet

En Autolib' 15 rue Joseph Bara, 6 rue Michelet