Portrait d’un lieu : le musée Bourdelle, immersion au cœur d’un atelier de sculpture

À deux pas de la tour Montparnasse dans le 15e arrondissement de Paris, le musée Bourdelle compte parmi les pépites que Paris réserve aux flâneurs. À l’origine, lorsqu’Antoine Bourdelle (1861-1929) pose ses valises dans ce quartier bien connu des artistes parisiens, il s’y installe entre les jardins et les vignes, les petites maisons et les ateliers d’art.

Très cosmopolite, le quartier pullule de peintres, de sculpteurs et de modèle venus de toute l’Europe, et même du monde entier. Au hasard des rues, Bourdelle peut ainsi croiser le sculpteur Aimé-Jules Dalou et le peintre Eugène Carrière, ses plus proches voisins, mais aussi Alberto Giacometti, qui sera son élève, Amedeo Modigliani et Chaïm Soutine, figures incontournables de la Coupole (qui était encore à l’époque un café populaire), Kiki, la célèbre muse, ou encore Constantin Brâncuși.

Organisé autour de deux jardins de sculptures, le musée Bourdelle d’aujourd’hui est constitué de son ancien atelier, préservé depuis sa disparition en 1929, d’un grand hall des plâtres signé de l’architecte Henri Gautruche en 1961, et d’une extension contemporaine inaugurée en 1992 par l’architecte Christian de Portzamparc.

C’est Bourdelle lui-même qui a décidé de l’ouverture d’un musée dédié à son œuvre ; à la fin de sa vie, il dessine les plans et les façades, imprégnés d’art antique. Il sera finalement décidé d’investir son atelier, d’en conserver l’esprit et de l’adapter pour accueillir le public. Après une dernière campagne de travaux de restauration, le musée a rouvert ses portes le 15 mars dernier, avec notamment de nouvelles salles pédagogiques expliquant les différentes techniques de la sculpture.

Le musée Bourdelle est riche d’un don effectué par sa fille, Rhodia Dufet-Bourdelle (1911-2002), d’un ensemble de 900 sculptures, d’une centaine de peintures et de 1500 dessins. Aujourd’hui, les œuvres les plus emblématiques du sculpteur sont donc réunies au musée Bourdelle, telle sa Vierge à l’offrande de six mètres de hauteur, son déchirant Centaure mourant, différents portraits de Beethoven, l’antique et musculeux Héraclès archer…

Dans le jardin sur rue, les quatre allégories du monument au Général Alvear impressionnent par leur stature, qui raconte un peu des plus ambitieux projets de l’artiste (le monument au Général Alvear en Argentine, mais aussi le théâtre des Champs-Élysées, le monument aux combattants et défenseurs du Tarn-et-Garonne de 1870-1871 à Montauban…).

Au premier étage du bâtiment des ateliers rénovés, le musée Bourdelle accueille un tout nouveau café-restaurant, baptisé Le Rhodia en hommage à la fille d’Antoine Bourdelle. À l’intérieur, la décoration est signée du studio de design et d’architecture Same et de la designer graphique Alizée Freudenthal, et joue de réconfort grâce à des meubles en bois massif et des murs jaune pâle, éclairés de grandes verrières. Côté menu, le fondateur des restaurants « ISANA », Jean-René Chassignol, propose une carte responsable et de saison. Au Rhodia, tout est fait maison !

En sortant, une petite librairie-boutique permet de rentrer chez soi avec un livre sur Bourdelle.

Musée Bourdelle

18, rue Antoine Bourdelle

75015 Paris

Téléphone :
01 49 54 73 73

Horaires :
Ouvert du mardi au dimanche de 10h à 18h.

Accès :

En métro Lignes 4,6, 12 et 13 : Montparnasse - Bienvenüe (sortie 2 - Place Bienvenüe)

Ligne 12 : Falguière

En bus Lignes 28, 39, 58, 82, 88, 89, 91, 92, 94, 95, 96

Station vélib : 26, avenue du Maine, 138 rue du Cherche Midi
Autolib' : 4 avenue du Maine, 16 rue de l'Arrivée, 20 boulevard de Vaugirard