Nicolas de Staël, Agrigente, 1954
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5 chefs-d’œuvre à découvrir dans l’exposition Nicolas de Staël

Publié le 28 novembre 2023

Attention, événement ! Le musée d’Art moderne de la Ville de Paris consacre une grande rétrospective au peintre français d’origine russe Nicolas de Staël (1914-1955). Avec un parcours chronologique riche de 200 tableaux, dessins, gravures et carnets dont une cinquantaine sont montrés pour la première fois dans un musée français, l’exposition rencontre déjà un grand succès public et critique… Pensez à réserver vos billets à l’avance !

En attendant, petit avant-goût en cinq œuvres sélectionnées par nos soins.

Musée

image d'illustration
Musée d’Art Moderne de Paris

11, avenue du Président Wilson
75116 Paris
France

Eau-de-vie (1948) : abstrait ou pas abstrait ?

Nicolas de Staël, Eau de vie, 1948

Nicolas de Staël, Eau de vie, 1948. © ADAGP, Paris, 2023 Courtesy Galerie Jeanne Bucher Jaeger, Paris-Lisbonne /Photo Georges Poncet

Nicolas de Staël naît à Saint-Pétersbourg en 1914 ; rapidement, la révolution russe pousse sa famille hors de sa patrie natale. Encore enfant, Nicolas connaît très tôt l’exil et la perte de ses parents… Recueilli par une famille d’accueil en Belgique, il étudie la peinture à Bruxelles et voyage, dans le Sud de la France, en Espagne et au Maroc, où il rencontre sa première femme Jeannine Guillou, artiste elle aussi. Sommé par l’époque de choisir entre l’abstraction et la figuration, Nicolas de Staël louvoie et affirme petit à petit sa liberté, comme en témoigne cette œuvre de 1948 et sa fameuse citation : « le peintre aura toujours besoin d’avoir devant les yeux, de près ou de loin, la mouvante source d’inspiration qu’est l’univers sensible. »

Grande composition bleue (1950-1951) : condenser, densifier

Nicolas de Staël, Grande composition bleue, 1950-1951

Nicolas de Staël, Grande composition bleue, 1950-1951 © ADAGP, Paris, 2023 Courtesy Applicat-Prazan, Paris

En 1950, la peinture de Nicolas de Staël connaît un changement majeur : les masses colorées qui peuplent ses toiles se font plus amples, plus larges, moins éparpillées. Il affirme sa maîtrise au sein de compositions de plus en plus épurées, où quelques couleurs dialoguent. Pour autant, l’artiste ne travaille pas dans la rapidité. Ses étapes de travail sont nombreuses, du premier dessin à la composition finale ; Nicolas de Staël joue de superpositions, la pâte est épaisse. 1950 est aussi l’année du début de sa reconnaissance internationale : Jacques Dubourg devient son marchand, et de premières toiles se vendent aux États-Unis.

Parc des Princes (1952) : son chef-d’œuvre

Nicolas de Staël, Parc des Princes, 1952

Nicolas de Staël, Parc des Princes, 1952 © ADAGP, Paris, 2023 / Photo Christie’s

Le 26 mars 1952, Nicolas de Staël assiste au match de football France-Suède au Parc des Princes. Il en ressort complètement bouleversé. Exalté, il écrit à son ami René Char : « Entre ciel et terre sur l’herbe rouge une tonne de muscles voltige en plein oubli de soi. » Concerts, ballets, natures mortes… Tout lui est prétexte à observer la vie comme un jeu de masses colorées, qu’il tâche de saisir au fil de dessins, de petites toiles mais aussi de très grands formats, comme en témoigne cette œuvre de 2 mètres sur 3,5 !

Sicile (1954) : l’un des plus beaux voyages de sa vie

Nicolas de Staël, Sicile,1954

Nicolas de Staël, Sicile,1954 © ADAGP, Paris, 2023 © Ville de Grenoble / Musée de Grenoble / photo J.-L. Lacroix

« À part la nage dans toutes les mers, je ne fais rien, sinon quelques croquis. » En août 1953, Nicolas de Staël part avec sa femme Françoise Chapouton, ses enfants et sa maîtresse Jeanne Polge en Sicile, à bord d’une camionnette bringuebalante. Il visite les ruines antiques d’Agrigente et Syracuse, qu’il dessine au feutre… Mais c’est à son retour en France, dans son atelier provençal, que l’influence sicilienne s’affirme : durant des mois, Nicolas de Staël dessine et peint les paysages vus sur l’île, éblouis d’une lumière intense.

Marine la nuit (1954) : le suicide d’un géant

Nicolas de Staël, Marine la nuit, 1954

Nicolas de Staël, Marine la nuit, 1954 © ADAGP, Paris, 2023 © Photo Thomas Hennocque

Souhaitant se rapprocher de Jeanne Polge, Nicolas de Staël s’installe à Antibes en septembre 1954. Il travaille sans relâche, produit de très nombreuses natures mortes et des paysages : « Les tableaux foncent, il faudra bien leur donner tout ce que j’ai, le reste m’est odieux à présent. » Lui qui utilisait des couteaux travaille désormais avec du coton et des tampons de gaze, qui donnent à ses toiles des allures vaporeuses. Si Jeanne Polge refuse finalement de quitter mari et enfants pour lui, la peinture de cette dernière période tourmentée brille par son inlassable besoin de recherches picturales… Le 16 mars 1955, Nicolas de Staël se tue en se jetant du toit-terrasse de son atelier, laissant derrière lui une quinzaine d’années de toiles et dessins magistraux.

Découvrez aussi l’exposition Nicolas de Staël en musique !

L'artiste LaBlue a crée une composition originale pour l'exposition. Découvrez ci-dessous, les sept morceaux imaginés en exclusivité comme une promenade sonore pour vous immerger dans l'univers créatif et foisonnant de l'artiste Nicolas de Staël !

 

LaBlue, multi-instrumentiste, compositeur et producteur est un jeune diplômé du Conservatoire de Jazz et artiste du label parisien Roche Musique.

 

A VOS AGENDAS

Et ce 7 décembre 2023, venez découvrir cet artiste en concert au Musée d'Art Moderne. Pour en savoir plus, cliquez ici.