Françoise Pétrovitch au musée de la Vie romantique. Photo Hervé Plumet © Adapg, Paris
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3 questions à Françoise Pétrovitch

Publié le 3 mai 2023

Le musée de la Vie romantique poursuit son exploration des prolongements du romantisme dans l’art contemporain en conviant Françoise Pétrovitch à investir l’ensemble du musée jusqu'au 10 septembre 2023. 

L’artiste plasticienne présente une quarantaine d’œuvres inédites – peintures, dessins, sculptures – créées spécialement pour le musée et installées dans la maison, le jardin et les ateliers du peintre romantique Ary Scheffer. Ces créations, dont la poésie et l’inquiétante étrangeté résonnent avec les sujets chers au romantisme, vous invitent à la rencontre du regard singulier de l’artiste sur les collections du musée. 

Voici un extrait de l'entretien inédit de Gaëlle Rio, directrice du musée de la Vie romantique avec Françoise Pétrovitch, à retrouver en intégralité dans le catalogue de l'exposition.

Françoise Pétrovitch dans son atelier à Verneuil. Photo Hervé Plumet © Adagp, Paris, 2023

Françoise Pétrovitch dans son atelier à Verneuil. Photo Hervé Plumet © Adagp, Paris, 2023

George Sand par Françoise Pétrovitch au musée de la Vie romantique © Photo Hervé Plumet © Adapg, Paris, 2023

George Sand par Françoise Pétrovitch au musée de la Vie romantique © Photo Hervé Plumet © Adapg, Paris, 2023

Gaëlle Rio, directrice du musée de la Vie romantique — Comment avez-vous réagi à notre invitation à venir exposer au musée de la Vie romantique ?

Françoise Pétrovitch — Je connaissais ce musée que j’avais fréquenté assez jeune. Il s’agissait pour moi de m’immiscer dans la maison avec retenue mais d’investir pleinement les espaces d’atelier. Il est toujours amusant de s’introduire dans l’atelier d’un autre artiste – on se glisse à l’intérieur d’un espace de création –, alors que la maison m’incite à davantage de retrait. Il n’est pas question qu’il y ait mes œuvres partout : il s’agit plutôt de petites ponctuations, avec des œuvres aux tonalités roses qui font écho aux collections du musée.

G.R. — Choisissez-vous les matériaux, l’encre, la peinture en fonction des sujets que vous allez traiter ?

F.P. — Pour les paysages de la salle dans laquelle j’ai peint des îles, il me semblait important de travailler avec les lavis d’encre, qui permettent de dessiner des endroits, comme la forêt ou l’eau, d’indécision ou de perte de visibilité. Cette technique se dilue et se conduit seule, aussi ; c’est presque quelque chose qu’on laisse faire. On voit moins bien quand la forêt s’obscurcit ou quand on regarde son propre reflet dans l’eau. Par rapport au romantisme, cela m’intéressait de me situer dans ces zones de provisoire. Je comprends profondément les romantiques quand ils évoquent les paysages comme étant de grands réservoirs d’imagination

Françoise Pétrovitch, Île, 2023, lavis d_encre sur papier 120 × 160 cm © A. Mole, Courtesy Semiose, Paris © Adagp, Paris

Françoise Pétrovitch, Île, 2023, lavis d_encre sur papier 120 × 160 cm © A. Mole, Courtesy Semiose, Paris © Adagp, Paris

G.R. — Dans le dernier espace de l’exposition, vous représentez beaucoup de jeunes personnes, parfois en duos, dans des peintures de grand format. Que disent ces œuvres de l’adolescence et du sentiment amoureux ?

F.P. — Ce sont deux être ensemble, avec un vide entre eux. Deux personnages cohabitent dans un espace commun, en partageant peu de choses. Ils sont ensemble, mais en l’absence de décor on ne sait pas où ils sont, ni de quel moment de leur amour il s’agit. Ce sont de jeunes personnes ou des adolescents, habillés avec des vêtements d’aujourd’hui. L’adolescence m’intéresse parce que c’est le temps des métamorphoses et des possibles. Représenter un couple de personnes très âgées, c’est symboliquement représenter un amour au temps long, tandis que là, on ne sait rien. Loin d’être toujours dans un engouement béat, on est plutôt conscient de la difficulté à vivre.

Françoise Pétrovitch, Sans titre, 2023, huile sur toile, diptyque, 240 x 320 cm © A. Mole, Courtesy Semiose, Paris © Adagp, Paris, 2023

Françoise Pétrovitch, Sans titre, 2023, huile sur toile, diptyque, 240 x 320 cm © A. Mole, Courtesy Semiose, Paris © Adagp, Paris, 2023

En savoir plus

"Françoise Pétrovitch. Aimer. Rompre" 

Exposition présentée jusqu'au 10 septembre 2023 au musée de la Vie romantique
16 rue Chaptal
75009 Paris

museevieromantique.paris.fr