Webconférences : sociabilité et libertinage au XVIIIe siècle

Dans le cadre de l'exposition "L'Empire des sens, de Boucher à Greuze", le musée Cognacq-Jay organise en partenariat avec le GIS sur les Sociabilités dans le long XVIII^e siècle deux webconférences portant sur les liens entre sociabilité et libertinage dans la littérature.

• Jeudi 3 juin - 17h-19h
  "Le libertinage peut-il faire société ? Diderot au Salon"
  Jean-Christophe Abramovici, Professeur de littérature française, Sorbonne Université

Face aux toiles érotiques des Salons de peinture, Diderot multiplie les réactions contrastées, sinon contradictoires : ici, il blâme l’indécence de Boucher, déclare « être bien aise de voir des tétons et des fesses » mais ne pas vouloir qu’on lui en « montre » ; là, il devient égrillard face aux jeunes filles pourtant chastes et prudes d’un Greuze. Tout ne serait-il pas affaire de « public », de « destinataire » ? Les nudités en peinture posent la question de leur partage. Visent-elles à fédérer, ou s’adressent-elles aux regards curieux d’un seul ? Le libertinage peut-il faire société ?

• Jeudi 17 juin - 17h-19h
  "Jardins libertins au XVIII^e siècle"
  Michel Delon, Professeur Emérite de littérature française du XVIII^e siècle, Sorbonne Université

Le libertinage du XVIII^e siècle est associé au luxe des salons et aux raffinements des boudoirs, mais il s’attarde volontiers dans les parcs et jardins qui dessinent une carte du Tendre un peu cynique où les courbes des allées épousent les mouvements du désir. Le bosquet, la grotte et le labyrinthe y sont privilégiés et trouvent une nouvelle actualité lorsque le parc à l’anglaise remplace le jardin à la française, lorsque Fragonard réinterprète les fêtes galantes de Watteau. Le souvenir de ces jardins se perpétue au moins jusqu’au roman de René Boylesve, La Leçon d’amour dans un parc (1902).