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Actualité

Nouveau parcours de Laurence Aëgerter au Petit Palais

Publié le 6 octobre 2020

Le Petit Palais invite cet automne Laurence Aëgerter à intervenir au sein du musée et de ses collections pour sa première exposition monographique à Paris : Ici mieux qu'en face.

Sa proposition reflète l’insatiable curiosité de l’artiste pour un lieu avec lequel elle a entretenu pendant plus de deux ans une correspondance visuelle, sensible et poétique.

Le parcours est articulé autour d’une cinquantaine d’œuvres distillées dans les différents espaces du musée jusqu’au jardin, inventant des vis-à-vis troublants et stimulants avec les collections. Touchée par leur grâce et leur fragilité, l’artiste vient prendre soin de ces objets pour leur offrir de nouvelles vies.

Une artiste pluridisciplinaire

Digitalis ambigua i.a. – Normandy, France

Laurence Aëgerter, Digitalis ambigua i.a. – Normandy, France, de la série Healing Plants for Hurt Landscapes, 2015. © Laurence Aëgerter

Artiste pluridisciplinaire jouant avec différents medium pour servir son imagination : photographies, tapisseries, céramiques ou encore installations in situ, Laurence Aëgerter construit des histoires, entre illusion et réalité.

Sur le principe du miroir ou du trompe-l’œil, elle aime retourner les situations et ouvrir d’autres champs des possibles à la représentation du monde.

Dans ce voyage inattendu qu’elle propose au visiteur du Petit Palais, elle nous accompagne à travers plusieurs siècles d’histoire de l’art et offre une nouvelle lecture du musée, en y soufflant un vent de liberté.

Le parcours

Soleils couchants sur la Seine à Lavacourt, 2020

Laurence Aëgerter, Soleils couchants sur la Seine à Lavacourt, 2020. Tapisserie jacquard en fils mixtes dont mohair et lurex, 260x165 cm. © Laurence Aëgerter

Le parcours s’ouvre avec un miroir gravé à la main par l’artiste : « Ici mieux qu’en face », comme une métaphore du double et de l’évasion, thèmes chers à l’artiste.

Ce désir d’échappatoire est également invoqué avec la pièce « Confetti », 58 038 photographies contenues depuis 10 ans dans la mémoire de son téléphone et réduites à la taille d’un confetti, réactivant ainsi ses souvenirs.

L’exploration de la dualité trouve une résonance toute particulière dans la salle impressionniste où elle propose un dialogue avec l’un des chefs-d’œuvre du musée, « Soleil couchant sur la Seine à Lavacourt » de Claude Monet. Son interprétation en tapisserie, « Soleils couchants sur la Seine à Lavacourt » reprend le motif du tableau. Ici le soleil se répète cinq fois, tel un ricochet qui étend le motif cher au maître impressionniste. La permanence de la mémoire, le chemin du temps et la précarité de nos existences ne cessent de l’habiter.

Toute en délicatesse, dans la galerie des grands formats, elle pare plusieurs sculptures d’un « Schutzmantel » (manteau de protection) en référence au manteau de la Vierge de miséricorde protégeant les humbles et les faibles. Plus loin dans le musée, elle s’empare d’autres peintures et prolonge sa série « Compositions catalytiques », initiée avec un groupe de jeunes adultes souffrant de troubles psychotiques au sein d’une institution psychiatrique à Utrecht aux Pays-Bas.

Sa poésie s’exprime pleinement lorsque dans la galerie Tuck du Petit Palais, elle fait pleurer une harpe du XVIIIe siècle en la réparant de ses cordes manquantes, sur lesquelles s’accrochent des larmes de verre contenant de minuscules chiffres et lettres qui, composés ensemble, évoquent des noms et des numéros de téléphone de personnes perdues et aimées.

Dans ce voyage inattendu à travers le Petit Palais, les photographies, sculptures et œuvres textiles de Laurence Aëgerter nous donnent la preuve qu’il est possible de jouer avec les fantômes de notre passé et de leur offrir de nouvelles destinées.

À propos de Laurence Aëgerter

Portrait Laurence Aëgerter

Laurence Aëgerter, Crédit : Naomi Jansen

Le travail de Laurence Aëgerter comprend à la fois des installations, de la photographie, des livres d’artistes ainsi que des projets au service de communautés fragiles souffrant de troubles mentaux.

Son œuvre est imprégné d’un goût développé depuis l’enfance pour les tableaux et les antiquités, les encyclopédies et les manuels pratiques, les catalogues de musées et les images.

En 1993, elle quitte la France pour les PaysBas, où elle vit et travaille depuis. Fascinée par les chefs-d’œuvre comme par les plus petits objets du quotidien, elle s’émerveille sans relâche de la beauté des choses et de l’infinité de leurs perceptions.

Laurence Aëgerter a bénéficié ces dernières années de plusieurs expositions personnelles : aux Rencontres d’Arles, au MAMAC de Nice ou encore à l’Hermitage Museum d’Amsterdam. Elle sera en résidence à la Manufacture de Sèvres en 2021.

PPP2576-2006291711 (Both), 2020

Laurence Aëgerter, PPP2576-2006291711 (Both), 2020 Tirage ultrachrome, 93x130 cm © Laurence Aëgerter

Commissariat

• Fannie Escoulen (commissaire invitée)

• Christophe Leribault

• Clara Roca (commissaires du Petit Palais)

 

Infos pratiques

Du 6 octobre 2020 au 17 janvier 2021

Du mardi au dimanche de 10h à 18h, entrée libre

Pour en savoir plus : www.petitpalais.paris.fr