Paris Romantique - Les Salons littéraires - Allemagne Romantique
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Comprendre le Romantisme en 3 expositions

Publié le 30 Junio 2019

Le Petit Palais et le Musée de la Vie romantique s’associent pour décrire, en trois expositions, le foisonnement du Romantisme européen (1815-1848).

Rien à voir avec les parades amoureuses : le Romantisme correspond à un moment très riche de l’Histoire de l’Art du XIXème siècle, marqué par des artistes tels que Eugène Delacroix en France, et Caspar David Friedrich en Allemagne. Avec une constante : l’exaltation des passions, quel que soit le moyen – musique, peinture, littérature…

Vaste entreprise ! C’est pourquoi il vous faudra sans doute toute une journée pour parcourir, du 9ème arrondissement aux rives de la Seine, le parcours dessiné par la saison dédiée au Romantisme. Rue Chaptal, rendez-vous au Musée de la Vie Romantique : celui-ci consacre une exposition aux salons littéraires qui animèrent Paris de 1815 à 1848.

Puis, après avoir débattu d’art et de beauté avec Victor Hugo, Charles Nodier et Delphine de Girardin, traversez la ville pour vous rendre au Petit Palais : là, est présentée pour la toute première fois en France la collection de dessins romantiques allemands des musées de Weimar en Allemagne. Inratable !

Enfin, toujours au Petit Palais, terminez votre journée par la vaste exposition immersive retraçant la vie artistique parisienne pendant cette même époque, de la chute de Napoléon à la révolution de 1848 – et des Tuileries aux Grands Boulevards !

Au Musée de la Vie romantique, faire l’expérience du Romantisme comme un art de vivre

"Le Salon de Madame Récamier à l'Abbaye aux Bois" de François-Louis Dejuinne (c) Paris Musée du Louvre

"Le Salon de Madame Récamier à l'Abbaye aux Bois" de François-Louis Dejuinne (c) Paris Musée du Louvre

Dès la première salle de l’exposition Paris romantique 1815-1848, Les salons littéraires, le ton est donné : des toiles (dont le superbe portrait d’Eugène Devéria, L’artiste et son frère Achille, 1836), une robe d’élégante et un piano soulignent la transdisciplinarité du mouvement romantique, qui a bouleversé la littérature, la peinture, la sculpture et la musique avec la même intensité.

Une sélection d’œuvres musicales plongent immédiatement le visiteur dans l’atmosphère des salons littéraires : on écoute, en observant les œuvres, un enregistrement des Nocturnes de Frédéric Chopin, entre autres mélodies de Clara Schumann et Louise Farrenc.

Au Petit Palais, conjuguer les arts : littérature, sculpture… et art culinaire !

Atelier d'Ary Scheffer - Arie Johannes Lamme (c) Musée de la Vie romantique

Atelier d'Ary Scheffer - Arie Johannes Lamme (c) Musée de la Vie romantique

« Je prends la liberté de vous proposer de venir jeudi prochain à mon domicile vous embêter d’une galette de vers que je dois lire à ces Messieurs. Vous y trouverez, je pense, Delaroche et Mérimée, et moi je serai enchanté d’avoir votre avis. »

Adressée au peintre Eugène Delacroix, cette lettre du dramaturge Alfred de Musset de 1829  résume en quelques mots la façon dont les artistes se rencontraient au sein des salons littéraires – Paul Delaroche étant également peintre, et Prosper Mérimée archéologue et écrivain. L’exposition du Musée de la Vie romantique fait revivre ces échanges en multipliant les moyens : citations, illustrations (dont d’hilarantes caricatures !), cartes de Paris interactives et fac-similés de journaux reconstitués à l’identique – que l’on peut donc manier, confortablement assis. On s’y croirait !

Au Petit Palais, même topo : entre les peintures et les sculptures, on croise dans cette vaste évocation de l’époque romantique le menu d’un célèbre restaurant, une reconstitution de l’accrochage serré du fameux Salon et une flûte transparente !

 

Au Petit Palais toujours, vibrer avec l’éloquence des dessinateurs allemands

Kobell, Paysage idéal avec grotte, tombeaux et ruines au clair de lune © Klassik Stiftung Weimar

Kobell, Paysage idéal avec grotte, tombeaux et ruines au clair de lune © Klassik Stiftung Weimar

L’exposition consacrée aux dessins des musées de Weimar (datés de 1780 à 1850) donne un bel aperçu de la singularité romantique, dont les thèmes emblématiques se retrouvent chez de nombreux artistes : représentations de châteaux en ruines, inspirations médiévales, paysages oniriques…

Ces dessins finement exécutés donnent à voir l’imaginaire tumultueux de Caspar Friedrich, Philipp Runge et Johann Füssli, pour ne citer que les plus célèbres d’entre eux. Succédant aux compositions classiques et aux paysages idéalisés du XVIIIème siècle, l’appétit romantique pour les motifs grandiloquents, expressions de tourments intérieurs, forgera l’image archétypale de l’artiste génial, solitaire et emporté. Passionnant.